Récupération d’eau de pluie  Envoyer

Récupérer l’eau de pluie permet d’économiser au quotidien de nombreux mètres cubes d’eau pour un coût d’installation somme toute assez raisonnable. Cette eau récupérée peut servir à arroser le jardin mais aussi à alimenter la maison à condition de la filtrer correctement.

L’eau douce et potable est une ressource de plus en plus rare et chère. Pour certains besoins de la vie courante qui ne nécessitent pas forcément de l’eau potable, la récupération de l’eau de pluie s’impose comme un vrais solution. En effet, pour un bon nombre d’utilisations domestiques, l’eau de pluie est largement suffisante et même supérieure à l’eau de distribution. Faiblement minéralisée, l’eau de pluie permet d’utiliser moins de produits détergents pour un résultat identique notamment dans les machines à laver. De plus, l’eau de pluie est non calcaire. Cette caractéristique sied mieux au jardin !

Selon l’Ademe, en maison individuelle : chaque année, une famille de 4 personnes pourrait économiser près de 100 m³ d’eau soit près de la moitié du budget “eau” - en utilisant l’eau de pluie pour la lessive et les WC. Si l’on ajoute à cela l’arrosage d’un jardin de 200 m² et le lavage mensuel d’une voiture, l’économie supplémentaire avoisine les 60 m³ . Le poste “eau” peut ainsi se voir diminué de près de moitié (de 400 à 600 € en fonction des tarifs pratiqués par l’entreprise de distribution).

L’installation d’un système de récupération d’eau de pluie nécessite de connaître précisément sa consommation d’eau potable. Plus les besoins en eau sont faibles, plus l’installation de récupération d’eau pluviale est rentable. D’où l’intérêt d’équiper sa maison de tous les outils classiques d’économie d’eau que sont les douchettes à débit régulé, les chasses d’eau économes, les réducteurs de pression sur les robinets... La récupération d’eau de pluie peut être réalisée aussi bien en maison individuelle qu’en logement collectif. Dans ce deuxième cas, une autorisation doit être obtenue auprès de la Dass ou des services de la préfecture. Si l’eau récupérée en maison individuelle est destinée à la boisson, une autorisation est également nécessaire.

L’eau de pluie peut être utilisée dans trois domaines à la maison :

  • l’arrosage du jardin,
  • les usages domestiques hors eau potable (WC, lave-linge, nettoyage..)
  • l’eau à boire.

Selon les cas, l’installation de récupération de l’eau de pluie pourra répondre aux besoins uniquement du jardin ou jardin et maison.

Attention : Tous les types de toits ne sont pas compatibles avec la récupération d’eau de pluie. Si vous possédez un toit végétalisé, un toit en fibrociment (amiante) ou un toit réalisé à base de goudron comme la toile goudronnée (bardeaux canadiens, feutres bitumeux), la récupération de pluie est fortement déconseillée.

Les installations selon les utilisations

Le principe de la récupération de l’eau de pluie est assez simple : il nécessite une cuve raccordée aux gouttières de toit. Le raccordement doit être muni d’un filtre pour débarrasser l’eau des particules (feuilles, épines…) pouvant provenir des gouttières. Ce filtre est généralement <100 microns et il est relié à l’égout. Il peut être auto-nettoyant ou non. Derrière le filtre, on installe généralement un bac de décantation afin d’éviter que l’eau soit trop brassée en arrivant dans la citerne.

La citerne de stockage : La cuve est généralement enterrée pour éviter le soleil direct et ainsi assurer une meilleure qualité de l’eau. L’autre avantage d’enterrer la cuve est que l’eau ne va pas geler puisque la température du sol est au dessus de 3°C toute l’année.

Deux types de citernes sont couramment utilisées : en béton ou en polyéthylène. Chacune d’elle a des avantages et des inconvénients :

  • Cuve en béton : elle est plus économique même si elle nécessite d’être faite d’une seule pièce (pour les parois et le fond) et d’être installée à l’aide d’une grue. Le béton agit naturellement sur l’eau pour neutraliser l’acidité.
  • Cuve en polyéthylène : elle est plus chère à l’achat mais elle est aussi plus légère. Plusieurs cuves peuvent de petits formats peuvent être installées en série. Pour une bonne qualité d’eau, il est indispensable d’insérer dans la cuve des pierres calcaires pour neutraliser l’acidité de l’eau de pluie.

Le pompage et la filtration : Une fois dans la cuve, l’eau est extraite par un groupe hydrophore (pompe-surpresseur- ballon) à l’aide d’une micro-crépine reliée à un flotteur. Cette technique permet de soutirer l’eau à 10 cm en dessous de la surface et évite ainsi d’aspirer les impuretés en suspension sur la surface ou déposées au fond de la cuve. Pour une eau de bonne qualité, un filtrage est ajouté à la sortie du groupe hydrophore (cartouche en céramique, ou gaine en nylon ou micro-fitre dont la porosité doit être d’environ 10 microns). Si l’eau est destinée à la boisson, un filtrage supplémentaire est à prévoir pour éliminer les bactéries et les traces éventuelles de métaux lourds. Ce filtre devra être doublé par un filtre à osmose inverse sous chaque sortie d’eau.

L’entretien d’un système de récupération d’eau de pluie

L’entretien dépend bien évidemment du type d’installation choisi. Pour une utilisation uniquement destinée à l’arrosage du jardin, l’entretien se résume à vérifier que le collecteur d’eau n’est pas obstrué. Pour une utilisation destinée à un usage domestique, l’entretien et la maintenance est plus complexe. Il faut ainsi procéder à environ 3 vidanges par an du bac de décantation ; nettoyer ou remplacer le filtre installé en entrée de cuve régulièrement (selon les prescriptions des fabricants) ; le curage de la cuve dépend du modèle choisi. Généralement une cuve en polyéthylène se nettoie tous les ans, une cuve en béton tous les 3 ou 4 ans. Si l’eau est consommée à table, les filtres doivent là encore être nettoyés ou changés régulièrement en fonction des prescriptions des constructeurs. La durée de vie d’un filtre à osmose est de 7 ans.

Le coût

Le coût d’une installation varie en fonction de sa complexité.

Pour une installation dédiée à l’arrosage du jardin les prix oscillent entre 50 € et 500 € (de 10 € à 70 € pour le collecteur d’eau à installer sur la canalisation et 30 € à 430 € pour la cuve de stockage).

Pour une installation visant l’utilisation de l’eau pour l’usage domestique (lave-linge, WC, arrosage) les prix oscillent entre 2500 € à 4500 €.

Il n’existe pas de subventions d’état pour les installations de récupération d’eau de pluie. Certaines communes ont toutefois mis en place des systèmes d’aides particuliers. Renseignez-vous dans votre mairie.